les abeilles au fil de temps partie 1

les abeilles au fil de temps

 

 

Au fil des siècles, de grands poètes amoureux de la nature ont consacré une partie de leur vie à étudier le comportement des abeilles et à en faire des œuvres d’une incomparable beauté.

Quoi de plus normal, quand on sait que depuis l’origine du monde, sans cesse, les abeilles participent à l’évolution de la nature.

Peu de gens connaissent la vie qu’elles mènent, et pourtant elles représentent énormément pour l’homme !

A l’époque où les nouvelles technologiques appauvrissent les contacts humains, les abeilles cultivent la solidarité qui aurait, dans la société humaine, tendance à disparaitre.

Certains auteurs anciens comme Virgile en parlaient déjà dans leurs œuvres.

J’évoquerai d’abord les observations qu’il a versifiées dans le quatrième livre de ses géorgiques, poème didactique auquel il travailla sept années, de 37 à 30 avant J. C. LIENS

Après les guerres civiles ; le gouvernement d’Auguste voyait avec inquiétude l’agriculture délaissée, les soldats à qui on avait distribué des terres ne paraissaient pas disposés à les cultiver.

Il fallait qu’un poète célébra la terre nourricière.

C’est ainsi que Virgile annonce, dès les premiers vers des 4 chants de ce beau poème sur l’agriculture, l’œuvre la plus parfaite qu’il ait écrite.

Le quatrième livre, est en quelque sortes un traité d’apiculture, dans lequel Virgile décrit la vie des abeilles.

Leurs combats, leurs travaux, les maladies auxquelles elles sont sujettes. Il y décrit aussi leur importance mythologique.

Importance de l’apiculture dans l’antiquité :

Si Virgile a consacré un chant complet aux abeilles, ce n’est pas un pur hasard. Les anciens apportaient à l’élevage des abeilles les soins les plus minutieux.

L’apiculture était d’autant plus importante que le miel tenait dans la vie antique une très grande place. En effet il remplaçait le sucre de canne importé d’Asie.

L’apiculture représentait pour les anciens un revenu assez important. Le miel avait nombreux usages : pour la nourriture, la parfumerie, en pharmacie, pour embaumer les cadavres, en joaillerie, etc…

La cire aussi possédait des emplois variés :

– En charpenterie : pour cirer les bois.                                                                          initiation à l'apiculture

– Pour la fabrication des tablettes dont les anciens usaient pour écrire.

– Etc. ….

Virgile nous donne quelques indications concernant le miel.

Il y a 2 saisons pour la récolte : 7 mai, arrivée de l’été et le 10 novembre, début de l’hiver, car le froid de l’hiver solidifie le miel de même que la chaleur l’amollit et le rend liquide.

En ce qui concerne la ruche même, Virgile nous parle de l’importance de son emplacement ainsi que du matériau utilisé.

Il faut chercher pour les abeilles une résidence fixe où les vents n’aient point accès, car les vents les empêchent de rapporter chez elles leurs récoltes de pollen.

D’autre part Virgile nous donne toute une série de caractéristiques au sujet des abeilles elles-mêmes.

Il nous parle de leur longévité, leur alimentation, les maladies qu’elles peuvent contracter, des remèdes pour les soigner, ainsi que de leurs ennemis.

<<La colère des abeilles dépasse toutes les mesures ; si on leur fait du mal elles piquent en insufflant leur venin dans les blessures, où elles s’agrippent et rendent l’âme dans la plaie (…) >> 236-238.

En résumé, nous pouvons donc dire que Virgile reporte dans ce quatrième chant des Géorgiques, tout ce qu’il a pu étudier du comportement des abeilles.

On remarque aisément que ses connaissances ne se basent pas uniquement sur l’aspect morphologique des abeilles, mais aussi sur leur mode de vie à l’intérieur ainsi qu’à l’extérieur de la ruche.

Analyse de quelques textes traitant des abeilles :

Pour vérifier la véracité des dires de Virgile et voir s’il ne s’est pas laissé emporter par l’ivresse des mots et de la poésie.

Nous allons établir de brèves comparaisons avec des autres qui eux aussi consacré une ou plusieurs de leurs œuvres aux abeilles:

.1. Aristote : « Histoire des animaux » (IX, 39-40) lien

https://www.lesbelleslettres.com/livre/813-histoire-des-animaux-tome-iii-livres-viii-x

Aristote décrit admirablement la pollinisation et d’une manière beaucoup plus scientifique que Virgile.

« histoire des animaux » p.116

« les abeilles pour recueillir la cire grimpent vers les fleurs et se servent activement de leurs pattes de devant. Puis elles les essuient aux pattes médianes (…).

Aristote définit les différentes classes sociales au sein de la ruche, ainsi que leur fonction, détaille une certaine maladie dont les abeilles sont parfois atteintes (le clairon) et il a dresser une liste des ennemis des abeilles :

les guêpes, les mésanges, ainsi que l’hirondelle et les guêpiers.

Aristote nous donne la raison pour laquelle les abeilles meurent après avoir piqué. Il a aussi relevé les arbres et les plantes mellifères.

De plus il nous donne des chiffres concernant le rendement des ruches et il a remarqué que les abeilles sont sensibles à certaines odeurs, notamment celle des parfums.

P.122 « (…) Elles supportent difficilement, nous l’avons dit, les odeurs nauséabondes et celle des parfums : c’est d’ailleurs pourquoi elles piquent les gens qi en font usage (…) ».

Malgré une plus grande précision chez Aristote, Virgile commet certaines mêmes erreurs dont celles de croire qu’il s’agit d’un roi à la tête de la ruche et non d’une reine.

Autre erreur :

P.123 « (…) ce sont les abeilles âgées qui travaillent à l’intérieur, et elles sont velues parce qu’elles restent enfermées, tandis que les jeunes s’en vont à l’extérieur et sont plus lisses (…) ».

sur ce point, Aristote et Virgile se sont trompés, c’est exactement le contraire.

Les jeunes abeilles sont velues car elles viennent de naître, tandis que les vieilles sont lisses à cause de l’usure du travail.

Je poursuivrai mon travail de comparaison avec d’autres auteurs dans mon prochain article.

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